Pour sa 9ème édition, le Printemps du film engagé sera à Marseille et Vitrolles du vendredi 28 mars au vendredi 4 avril 2025 sur le thème « Démocrati€$, sursaut ou sursis » : une semaine de films documentaires et de fictions précédés d’un court-métrage et suivis d’un débat.
En collaboration étroite avec les salles de cinéma Le Gyptis, Cinéma les Variétés, Vidéodrome 2, l’Alcazar, et La Baleine Marseille, et pour la première fois cette année le cinéma Les Lumières à Vitrolles.
Découvrez notre beau programme jour par jour, que vous pouvez télécharger, et prenez le temps de lire notre édito.
PROGRAMMATION JOUR PAR JOUR
Chaque soir, un un court, un film et un débat !
Vendredi 28 mars 14H
UN HANGAR SUR LE PORT
Gyptis
Vendredi 28 mars 19h30
FANON
Gyptis
Samedi 29 mars 14h
DILILI A PARIS
Gyptis
Samedi 29 mars 19h30
DE LA GUERRE FROIDE A LA GUERRE VERTE
Gyptis
Lundi 31 mars 19H30
AU PAYS DE NOS FRERES
Cinéma Les Variétés
Mardi 1 avril 19h
LA MARSEILLAISE DES IVROGNES
Vidéodrome 2
Mercredi 2 avril 18h
18 MOIS
L’Alcazar
Jeudi 3 avril 19h30
LES FILS QUI SE TOUCHENT
Les Lumières
Vendredi 4 avril 20h30
QUEENDOM
La Baleine

ÉDITO 2025 – PEUT-ON PENSER ET VIVRE LA DÉMOCRATIE DANS LES RUINES DE LA DÉMOCRATIE ?
La nuit américaine est-elle l’annonce d’une déconfiture de ce régime que les pères de la révolution avaient imaginé comme une forme démocratique qui s’oppose au régime autoritaire anglais ? Que dit la victoire sans équivoque de Trump du régime d’élection états-unien, lorsque l’accession au pouvoir suprême de celui qui n’a jamais reconnu publiquement sa défaite de 2020 peut apparaître comme une réplique de l’assaut du Capitole ? Dans la rhétorique trumpienne, la victoire des tribuns, défenseurs du « peuple » qui accomplissent son « pouvoir », vient effacer des élections truquées et volées par les élites. Dans la foulée, on a vu J. D. Vance à la fois soutenir l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) et accuser les dirigeants européens de « détruire la démocratie ». La « liberté d’expression », parole libérée nourrie des imaginaires conspirationnistes, est le mot d’ordre de la médiarchie des plates-formes. Cette victoire des forces les plus réactionnaires et les plus néfastes de notre époque, qui semblent réaliser un programme que n’auraient pas renié les fascismes des années 1930, peut nous laisser sans voix et dans un désarroi profond. Elle va avec une déclaration de guerre contre la planète, contre les populations les plus vulnérables et contraintes aux migrations, contre les minorités en tout genre qui avaient commencé à prendre la parole. Les quatre années à venir seront assurément répressives, destructrices et vertigineuses au regard du chaos dystopique qui semble suivre les déclarations et les décisions des virilistes ivres de leur pouvoir. Dès lors, quelles formes de résistances peuvent advenir et comment s’orienter dans cet effondrement démocratique ?
Si l’idée de démocratie renvoie à un gouvernement du peuple, on peut faire l’hypothèse qu’il importe de s’en saisir si l’on ne veut pas laisser la « démocratie » aux discours des populismes d’extrême droite ou aux délitements des régimes libéraux, dont les « contre-pouvoirs » sont défaits les uns après les autres. Peut-on penser et vivre la démocratie dans les ruines de la démocratie ? Nous vous proposons modestement de partir d’expériences vives qui donnent à penser des devenirs démocratiques. L’autogouvernement peut prendre des formes diverses, en fonction justement des acteurs et des actrices qui le portent, des aspirations qu’ils et elles nourrissent, des savoirs et des pratiques qui en permet la réalisation. Sans enfermer la démocratie dans un modèle (occidental) ou dans un passé (idéalisé), il s’agira d’en percer la réalité et les possibles dans des luttes effectives, situées, mises en récit et en images. Voilà d’autres histoires pour prendre la mesure de ce qui se défait de la démocratie sous nos pieds, et pour imaginer ce que nous pourrions en faire en fourbissant des armes nouvelles. Nous espérons que les séances du festival nous permettront de vivre des temps d’expérience et de discussion partagées qui affermissent nos soulèvements.